Je fais de la formation au digital depuis près de 10 ans dans plusieurs types d’entreprises (grandes, petites, internationales, globales) mais j’ai également la chance de donner des cours dans plusieurs universités et grandes écoles. Par conséquent, je crois pouvoir dire que j’ai une expérience confirmée dans ce domaine. Dans la mesure ou les entreprises sont généralement structurées en services (communication, marketing, RH…) et par niveaux hiérarchiques, généralement toutes les formations suivent ces structures et le digital n’échappe pas à la règle. Cependant, pour ce dernier cela n’est pas forcément pertinent. L’expérience m’a prouvé que le niveau de compétences en digital n’est absolument pas lié à ces critères mais plutôt à l’usage que l’on en fait tant de manière privée que pour le travail. Ainsi, je trouve l’exemple de Miranda Lorikeet intéressant. Cette jeune australienne travaille comme assistante Ressources Humaine dans une entreprise, jusque là, rien de très étonnant… De toutes évidences, son travail ne la passionne pas mais ce n’est pas tant cela qui est intéressant. Miranda est plus connue sur le web sous le nom de LazyBones et elle possède un vrai talent pour créer des dessins sur MsPaint. Si vous avez déjà essayé de vous servir de ce logiciel nativement intégré à Windows, alors vous savez sans doute qu’il est particulièrement difficile de s’en servir de manière précise et par conséquent, ce qu’arrive à en créer Miranda relève du défi. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle, elle a réussi à créer une vraie communauté en ligne autour d’elle et qu’elle a appris avec l’expérience à la gérer.
Ainsi, ce qui est intéressant dans son cas, c’est qu’elle a un usage avancé des outils digitaux (Tumblr, Facebook, Instagram entre autres). Cela est totalement ignoré par sa hiérarchie sinon cela ferait longtemps qu’elle aurait changé de métier. Miranda n’a que valeur d’exemple évidemment mais en réalité, ce sont des cas que l’on rencontre de manières très fréquentes. Dès lors un véritable test digital est nécessaire au préalable de toutes formations digitales pour plusieurs raisons.
1. Le niveau et les attentes ne sont pas liés aux niveaux hiérarchiques
Evidemment le but d’une formation est d’être efficace pour les personnes présentes mais dans la mesure ou les niveaux varient de manière importante, les attentes également et par conséquent, le contenu devrait varier aussi. En réalité, les groupes ne devraient pas être formés de manière classique (par hiérarchie) mais plutôt par niveau de connaissance. Toutefois, dans la mesure où chacun est bien incapable de définir son niveau tout seuls, un questionnaire bien administré et une analyse fine peuvent permettre de faire ce travail et de structurer des groupes de niveaux. Cela permet d’éviter que certains s’ennuient ou à l’inverse soient totalement perdus dans le discours mais aussi qu’ils osent poser des questions ce qui est toujours délicat quand l’un de vos collègues en connait bien plus que vous.
2. Votre entreprise possède déjà des « digital champion »
Comme le cas de Miranda, il y a de nombreuses personnes qui ont un usage du digital bien plus élevé que la moyenne mais qui n’est pas du tout mis à profit par l’entreprise alors que cette dernière recrute à pont d’or des « expert du digital ». Ce qui est évidemment intéressant, c’est que je connais un certain nombre d’exemples de personnes qui ont pu changer de métier et mettre à profit leurs connaissances du digital pour leur entreprises suite à un Digital assessment. Ainsi cet exemple de cette personne travaillant aux ressources humaines (décidément…) et tenant un blog cuisine reconnu qui, après que nous ayons découvert son passe-temps favori s’est retrouvée propulsé dans l’équipe communication de la dite entreprise. Evidemment, ce n’est pas forcément le souhait de chacun de mêler vie professionnelle et hobby mais les entreprises néanmoins sont remplies de pépites qu’ils ignorent et dans cette période de course à la transformation digitale, ca serait rater une opportunité clef de les ignorer.
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