Il est toujours plus compliqué pour des français de réussir à se rendre à une conférence comme Southwest car le Texas n’est pas exactement à coté de Paris. Cet article a donc pour objectif de vous remettre au niveau et de pouvoir en parler à la machine à café comme si vous y étiez allés. Cela dit, ça serait mentir de dire que la France est absente d’un tel événement, la France avait un stand ou étaient exposés Devialet, Afrostream, Babbler et quelques autres et puis on entend parler français dans les rues d’Austin. SXSW interactive (il y a aussi une partie musique et film) est sans doute l’une des conférences du business à l’ère digitale la plus connue dans le monde. Ce n’est pas un hasard si Barak puis Michelle Obama ont décidé d’y prendre la parole cette année. Pour quiconque en doutait encore, cela est un signe fort qu’en politique, les outils digitaux sont évidemment centraux.
SXSW est aussi connu pour être le berceau de nombreuses start-ups donc Foursquare et Twitter par exemple. Bref, SXSW c’est la réunion de milliers de marketers, d’entrepreneurs, d’investisseurs du monde entier réunis dans la petite ville d’Austin pendant quelques jours Une sensation revient naturellement lorsque l’on est à SXSW, c’est le FOMO (fear or missing out) ou si on veut rester français, la frustration.
Avec plus de 100 conférences par jour, une multitude de personnes pertinentes à rencontrer, des soirées et des événements haut en couleurs, impossible de tout suivre, impossible même de pouvoir voir tout ce qui nous intéresse. Il est évidemment difficile de décrire un thème qui se serait détaché car trop de choses se passent au même moment. Cet article est donc le fruit de ce que j’ai vu et entendu autour de moi et en aucun cas une tentative de vision exhaustive de SXSW 2016.
Le digital est au coeur du luxe
Etre speaker à SXSW, c’est une opportunité, je vais donc nécessairement parler du panel dans lequel je suis intervenu en compagnie de Havas Luxe et Armani. Le secteur du luxe est en retard en ce qui concerne le digital et on pourrait imaginer facilement que les personnes qui travaillent dans ce secteur sont loin de conférences comme celles-çi. C’est une erreur, Chanel avait envoyé un important groupe de personnes, de même pour LVMH ou l’Oréal (principalement des U.S.).
Des secteurs comme le luxe s’intéressent donc de près au sujet et se posent des questions essentielles pour ne pas faire l’erreur de courir après des licornes ou des « shiny objects » sans travailler les fondamentaux comme Youtube par exemple.
Parmi les questions que nous avons abordés (une vidéo bientôt disponible): qu’est ce que le luxe en 2016? Comment allier la proximité des marques de luxe et l’autorité naturelle qu’elles ont toujours eu? Comment les marques de luxes peuvent approcher les millennials ou les gen Z?, comment les marques de luxe peuvent utiliser le digital pour apporter des expériences clients pertinentes? Les marques de luxe ont souvent utilisé le digital mais de nombreuses barrières doivent encore être franchies pour qu’il soit bien utiliser évidemment. Le débat sur les défilés et la sortie des collections et les 2 visions (américaine et franco-italienne) sont, à cet égard vraiment intéressantes.
Souhaitons nous vraiment une vie sans friction?
“Frictions”, “experience client”, “expérience de marque”, “experience design”, tous ces termes sont extrêmement à la mode dans le marketing moderne. Comme le précisait Jonathan Ive dans le New Yorker en anglais dans le texte “So much of our manufactured environment testifies to carelessness” sous entendu qu’il était quelque part facile de résoudre des problèmes car la majorité des entreprises du 20ème siècle ne s’étaient pas vraiment souciées de ces questions.
Mais le directeur du design d’Airbnb a eu cette réflexion autour de la nécessité de frictions dans la vie. Ce dernier d’expliquer qu’une vie sans friction pourraient facilement ressembler au film Wall-e et que ce n’est pas nécessairement ce que l’on souhaite pour l’espère humaine.
Toutefois, nous sommes tellement tous occupés à vouloir supprimer des frictions pour les modernistes ou rester dans l’immobilisme pour les passeistes que l’on ne pense même plus vraiment à ce que nous souhaitons et comment l’humain va pouvoir d’adapter à ce nouveau cadre. Comme l’a twitté Samuel L Jackson en décembre 2013: “the uberfication of everything is turning San Francisco into an assisted living community”. Dès lors, la nouvelle problématique est de savoir comment proposer une expérience agréable pour le consommateur tout en conservant des frictions qui sont nécessaires à l’auto satisfaction (Ikea est, dans ce cadre, un bon exemple).
La réalité virtuelle est partout
Sans trop de surprise, la réalité virtuelle est évidemment sur toutes les langues, dans tous les stands et dans de nombreuses prises de parole. Qu’il s’agisse de hardware, de logiciels, de caméras, d’applications ou de sponsors comme Samsung, Mc Donalds, Gillette ou de secteurs comme le porno, le retail, l’automobile …il n’y en avait que pour la réalité virtuelle.
De la même manière, Sony a annoncé le lancement de casque en VR pour la playstation en octobre 2016 pour $399. Le moins que l’on puisse dire c’est que les participants voulaient essayer ces applicatifs mais il semble que la Nasa remporte de très loin l’experience la plus immersive avec la possibilité de toucher, modifier des objets tout en visitant l’intérieur d’une navette spatiale. Pas étonnant quand on sait qu’ils utilisent des techniques proches depuis longtemps pour entrainer les astronautes. Attention néanmoins pour les marques qui veulent absolument plonger dans la réalité virtuelle et aux agences qui vont les y pousser. Les “shiny objects” ne sont pas toujours les mouvements les plus judicieux à moins de vouloir absolument faire des RP. Souvenez vous, si cela peut vous rassurer, qu’Apple n’a jamais été le 1er à lancer quoique ce soit, ils ont toujours attendu que des entreprises s’essaient, se trompent pour qu’ils puissent ensuite améliorer l’expérience.
L’intelligence artificielle et la robotique, oui mais pas vraiment
Evidemment il serait impossible qu’un événement comme SXSW puisse avoir lieu sans que l’on y parle de AI et de robotique. L’AI, en particulier et la manière dont les marques vont pouvoir appréhender les applications de chat, était au coeur des discussions. L’inventeur de Siri, Dag Kittlaus, entre autre, a parlé du futur des technologies et de sa dernière entreprise qui a décidé de créer un “cerveau central” que l’on pourrait éduquer comme on contribue à Wikipedia. Evidemment IBM était également très présent avec Watson mais justement, j’ai trouvé que la robotique était un peu en retrait car même si on pouvait voir Pepper (évidemment), je n’ai rien vu des nouvelles avancées robotique, celles qui peuvent nous faire dire que la race humaine devrait se méfier comme dans cette vidéo:
Néanmoins Pepper devrait se voir intégrer Watson bientôt ce qui donnera nécessairement une nouvelle dimension à la robotique qui semble surtout buter sur l’aspect industriel à date comme le prouve la vente de Boston Dynamics par Google.
Le marketing se doit d’intégrer la data
Il y a comme cela de nombreux lieux commun et le big data et ce qui est lié à la data en fait partie. Les datas entre autres pour cibler de meilleure manière mais aussi pour produire du contenu ou optimiser le contenu.
Une des questions récurrente pour les annonceurs est évidemment de produire le contenu le plus pertinent possible au plus faible coût et surtout de rester dans la course dans cette ère complexe de snacking de contenus ou émerger devient de plus en plus compliqué. Pour faire le lien avec le paragraphe sur l’intelligence articifielle, il est très clair que l’AI va commencer à remplacer des métiers comme l’écriture, c’est déjà le cas dans de nombreux magazines. La question, mais qui semble déjà avoir sa réponse, c’est de savoir s’il est possible d’avoir un attachement émotionnel à un robot. Le film Her semble être annonciateur.
Evidemment, il y a beaucoup plus de sujets vus et entendus mais il est impossible de les resumer tant l’électricité du momentum est difficile à transmettre. Même si certains s’évertuent à dire « SXSW ce n’est plus ce que c’était », « SXSW ce n’est plus l’évent à la mode », il y a encore beaucoup de choses à y voir et à y entendre et c’est certainement une expérience à avoir en tous les cas donc rdv en 2017.
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