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Photo du rédacteurGregory Pouy

Quelle place pour le digital dans les études supérieures ?

J'ai donné mon 1er cours en master à Dauphine mardi et j'ai été plus que surpris d'entendre que presque aucun d'entre eux n'étaient sur Facebook (ou le délaissaient parce que cela prenait trop de temps), ne comprenaient pas l'intérêt de Linkedin et encore moins de Twitter mais surtout ne voyaient dans le web qu'un moyen de faire de la publicité gratuite.

Le statut posté sur mon profil Facebook hier soir a  généré une vague de commentaires argumentés très intéressants qui m'ammènent à faire cette note aujourd'hui !

Le constat est que cela est vrai dans l'ensemble des masters dans lesquels mes contacts Facebook ont donné des cours : le niveau est très peu élevé.

La réalité est que la génération Y n'est pas si connectée que cela et ce principe de dire que parce qu'on est jeune on va forcément être digital est totalement faussé.

Cela m'amène à plusieurs questions :

1. Pourquoi le digital n'est pas plus intégré dans les cursus scolaires (en particulier dans les études supérieures et à fortiori dans celles de marketing et communication) ?

2.Si les jeunes arrivant sur le marché du travail ont une compréhension si pauvre du digital, c'est que personne ne leur explique convenablement mais du coup (pour mes élèves c'est leur 1er cours, on ne peut pas leur jeter la pierre donc), comment les marques vont réussir à prendre le tournant du digital si cela n'arrive pas non plus par les plus jeunes générations ? 

3. Est-ce que le digital est indispensable pour un jeune qui arrive sur le marché du travail aujourd'hui (au moins dans les métiers de la com et du market) ?

4. Est-ce que nous (personnes du digital) vivons dans une bulle totalement hermétique sans réaliser qu'une grosse partie de la vérité est ailleurs ? Le prisme du digital n'est pas toujours le bon. Un peu de recul que diable !!!

5. Est-ce le désamour de Facebook et autres réseaux sociaux annoncé par Georges Colony, CEO de Forrester, est déjà en marche ? 

Pour avoir passé 5 ans de ma carrière comme marketer très loin du digital et avoir appris tout seul ensuite, j'ai évidemment conscience (heureusement) que mes usages ne sont pas ceux de tout le monde mais de là à être nulle part, il y a un pas.

 La question majeure (que l'un des étudiants m'a posé d'ailleurs), c'est de savoir si un marketer qui arrive sur le marché du travail sans comprendre le digital à ses chances…

Ma réponse est qu'évidemment il y a de la place pour tout le monde, mais néanmoins, le marketing a été similaire pendant 40 ans et en ce moment il change de manière forte. 

Entre la croissance de la compréhension consommateur du marketing, la perte de repères et la recherche de valeurs qui en découle, l'avénement du web social et des échanges liés, les marques doivent totalement revoir leur copie et comprendre, comme je l'explique régulièrement, qu'on leur demande de redevenir des commerçants.

Finalement, ce qui m'inquiète le plus ce n'est pas tant de ne pas connaître ou maîtriser des outils (ce ne sont que des outils et ils changent ou vont changer) mais de ne pas comprendre l'évolution qu'internet a opéré sur les entreprises et leur marché.

Dans le meme temps, je reste convaincu que les personnes nourries seulement au digital ont vraiment raté quelque chose aussi car les processus psychologiques qui existaient sur les moyens de communication classiques, continuent évidemment d'exister sur Internet. Internet n'invente rien à ce niveau et souvent les personnes les plus efficaces sont celles qui ont eu cette double expérience et ont su tirer parti des 2.

Ce qui est clair en tous cas, c'est que la bonne appréhension du digital dans les entreprises n'est pas pour demain puisque les schémas se reproduisent en interne – les séniors (au sens expérience) qui n'ont pas forcément compris expliquent aux plus jeunes, qui vont expliquer à leurs stagiaires… Nos métiers sont passionnants à vivre en ce moment car ils connaissent une révolution et implique une remise en question régulière et un apprentissage continu (sans oublier les bases) mais peu sont ceux à être prêts à faire l'effort. Tant mieux pour ceux qui le feront.

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