J’avoue que je ne suis pas fan mais devant l’ampleur du succès de ce jeu de réflexion, je me devais forcément d’en parler car il a de quoi faire pâlir d’envie les marketeurs. Dans le métro, à l’arrêt du bus, dans les gares, les salles d’attente des aéroports et même les bureaux, on croise désormais des acharnés du Sudoku (prononcez « sudokou »).
Derrière ce nom japonais, qui peut se traduire par « chiffre unique », se cache un jeu de déduction aux règles très simples, qui a conquis des milliers d’adeptes.
Cette version améliorée du carré magique (jeu chinois qui a pris sa source dans le carré latin inventé 2 000 an av JC), inventé par le Suisse Leonhard Euler au xviiie siècle, a été popularisée au Japon dans les années 80 par l’éditeur Nikoli, et n’est apparue en Angleterre que fin 2004 dans le Times. En 2005, c’est Le Figaro qui "tire le premier" puis dans Libération et Le Monde.
En moins d’une année, son développement est époustouflant : une dizaine d’hebdomadaires publient des grilles, une vingtaine de revues ont été créées par des éditeurs et plus de 40 livres sont sortis en trois mois, dont plusieurs best-sellers. L’ouvrage 100 Sudoku, de l’éditeur First, est en tête des ventes sur le site de la Fnac, alors que L’Indispensable du Sudoku, de Sudoku Factory, caracole à la première place du hit-parade d’Amazon, juste devant… le dernier Harry Potter. Sans compter les milliers de sites Internet, les jeux vidéo, les versions pour téléphone mobile, les produits dérivés (tee-shirts, tasses, sacs), etc. Des compétitions nationales et internationales voient même le jour.
A l’origine de l’offensive, on trouve un homme, Wayne Gould, juge néo-zélandais à la retraite à Hongkong qui a conçu en 2004 le premier logiciel pour élaborer des grilles. rapidement dépassé car mal bordé juridiquement, des informaticiens se lancent à la conquête de nouveaux marchés, c’est d’ailleurs ce qu’ont fait Stéphane Bataillon et Stéphane Mattern, les deux jeunes fondateurs français de Sudoku Factory. En quelques mois, leur start-up est venue casser le marché en proposant des grilles un peu moins chères.
Ce jeu, qui ne nécessite aucune connaissance est adaptable partout, sans nécessité de traduction et ne coûtent presque rien à fabriquer. C’est un avantage indéniable !
L’attrait pour ce Rubik’s Cube du XXIème siècle (terme employé en GB) devrait se tasser, on prépare donc la relève avec le Kakuro ( sorte de mots fléchés avec des chiffres de 1 à 9).
« Ce jeu est déjà n° 1 en Angleterre et devrait cartonner en France », assure le fondateur de Sudoku Factory. Une stratégie qui ouvre la voie à toute une famille de jeux de déduction japonais. Un coup d’oeil sur le site Web de l’éditeur Nikoli laisse imaginer la déferlante qui attend nos joueurs : Gomoku (un jeu de morpion amélioré), Hitori, Nurikabe, Fillomino, etc.
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