Nicolas Vanderbiest est directeur des opérations chez Saper Vedere et il s’est particulièrement fait connaître sur ses travaux de recherche autour des réseaux sociaux et de la démocratie.
En particulier il a été particulièrement critiqué par certaines personnes quand cet été, il a prouvé que 48% des tweet concernant l’affaire Benalla avaient été produit par 1% des personnes parlant de cette histoire sur ce réseau social. De manière plus générale, je regarde comment réseaux sociaux et démocratie fonctionnent ensemble et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il existe de graves dysfonctionnements. On pourra toujours discuté de la différence entre Démocratie et République et expliquer que nous ne vivons pas dans une démocratie totale (c’est mon avis) mais dans une société du vivre ensemble. Toutefois, ce qui est intéressant ici c’est la manière dont les réseaux sociaux sont utilisés, comment ils sont repris par les médias et la manière dont ils impactent la démocratie. C’est de cela qu’on discute avec Nicolas pendant 20 petites minutes. Je crois qu’il sera nécessaire de le réinviter pour approfondir ensemble ces questions.
Les réseaux sociaux ne sont pas une réprésentation du peuple
C’est le 1er point sur lequel insiste fortement Nicolas Vanderbiest, les personnes que l’on trouve sur les reseaux sociaux et en particulier sur Twitter ne sont pas représentatifs de la population française. Cela est d’autant moins vrai que les personnes actives sur les reseaux ne représentent certainement pas les personnes qui y sont présentes. En effet, seuls 1% des personnes publient sur Twitter par exemple et la grande majorité réagit ou encore plus couramment ne fait que lire.
Pourtant les médias utilisent Twitter comme base.
Nicolas le souligne, Twitter n’est pas un micro trottoir pourtant de trop nombreux journalistes l’utilisent comme tel avec les impacts que l’on connait. En effet, les algorithmes des réseaux sociaux favorisent largement les contenus radicaux car ils génèrent plus d’engagement. Dès lors, Twitter (entre autre) devient la caisse de résonnance parfaites pour les parties radicaux naturellement. D’ailleurs l’extrême droite l’a compris depuis bien longtemps et sait comment faire remonter dans l’actualité un fait divers.
Les réseaux impactent la démocratie
Il est intéressant de noter qu’en dictature, les réseaux sociaux permettent d’aller dans le sens de la démocratie. Nous l’avons vu pour le printemps arabe par exemple. Mais dans un régime republicain, c’est l’inverse qui se passe selon Nicolas. Dans la mesure ou les journalistes utilisent Twitter comme une méta information, les politiques rebondissent cherchant eux même la meilleure petite phrase. Et ainsi, cela redescend dans la démocratie via des lois qui sont parfois mises en place.
Un sujet complexe sur lequel nous aurons l’occasion de revenir dans le cadre d’un débat entre Nicolas et Fabrice Epelboin que j’avais déjà reçu sur ce podcast.
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